Stéphane Huchard "Boucheabouches"
Vous aimez quand la musique s’évertue à mettre en forme votre quotidien ? Stéphane Huchard façonne à sa manière l’univers suburbain de la capitale.
par Vincent Fertey | le 16/01/2006 | genre : jazz métropolitain
Après « Tribal traquenards » récompensé par un Django d’Or en 2000 et « Toutakoosticks » (2002), le batteur Stéphane Huchard revient avec un nouvel album intitulé « Boucheabouches ». C’est l’histoire d’un gamin qui avait un père conducteur de métro et avec qui il partait de temps à autre à la découverte de ces couloirs obscurs si connus de tous.
Le regard que nous propose Stéphane Huchard est original et créatif. On entend la trompette d’Alexandre Tassel percer le silence des artères vides de cette toile d’araignée souterraine tandis que, sous les doigts habiles d’Eric Légnini, les nappes sonores du Fender Rhodes apportent une couleur étrange et énigmatique au son d’ensemble. Quoi de mieux que les samples pour rendre compte de ce monde où la machine est reine. On s’imagine les wagons qui se tortillent dans un capharnaüm de bruits et d’odeurs que Stéphane Huchard réussit, par sa poésie musicale, à rendre doux et subtiles.
Spéléologies sonores, les thèmes de l’album n’en sont pas moins des trésors mélodiques. C’est le cas de « Rush » qui alterne break beat et swing chaloupé, de « Trompe de l’œil », ballade aux charmes nordiques ou encore de « Métro peaux lisses », morceau au funk métro-nommé. Bref, de quoi changer notre regard généralement négatif sur le métro, cette anguille pendulaire...
Vincent Fertey
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Nocturne
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